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SE 210 CARAVELLE TYPE 12

F-GCVJ

A quelques pas du terminal passager de l'aéroport de Rennes Bretagne, se trouve le musée aéronautique de Bretagne. Ce musée se situe également à quelques minutes du parc des expositions, il rassemble des pièces rares qui ont marqué l'histoire de l'aéronautique française. On retrouve des Fougas Magister, des Mirages et autres avions de chasse mythiques. Mais ce n'est pas tout, à quelques mètres de la piste 32/14, sur la pelouse était entreposée une Caravelle ayant appartenu à la défunte compagnie Air Inter. Depuis plus de quinze ans, elle était victime des aléas climatiques et de la bêtise de certains (elle a été taguée par un groupe d'individus). C'est pourquoi, en septembre 2017, des passionnés d'aviation ainsi que des volontaires du musée ont décidé de déplacer cette pièce unique pour la restaurer complètement.

Le déplacement de la "Marie-Ange", car tel est son nom, n'a pas été de tout repos : deux puissants tracteurs ont tiré sur plus de 400m ce bijou, témoignage de l'industrie aéronautique française. Après avoir été disposé sur une surface bétonnée (bien plus stable), comme montrent les photos ci-dessus, une importante phase de nettoyage a eu lieu pour rendre à cet avion sa parure d'origine.

N'oublions pas qu'il ne reste à l'heure actuelle que 5 modèles de ce type sur notre territoire, c'est donc une grande chance pour le musée de Bretagne d'accueillir cet avion. - Pm35

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Illustration de cette opération risquée

L'étape délicate du tractage de cette Caravelle en vidéo ici

Merci à Pascal et Jean-Claude, du forum Spotting Aviation pour ces belles photos ! 

Biréacteur conçu pour des liaisons court et moyen-courrier, la Caravelle a été produite par l’ancienne société française Sud-Aviation (actuelle Aérospatiale). L’innovation de placer les réacteurs à l’arrière du fuselage offre un silence en cabine apprécié par les passagers de l’époque. Selon les différentes versions, la Caravelle permet de transporter de 80 à plus de 130 passagers sur une distance allant de 1650 à 3400 kms. Le premier vol d’essai du tout premier prototype a été réalisé à Toulouse le 27 mai 1955 et 4 ans plus tard Air France met en service le premier exemplaire des 282 produits. La première version a été équipée d’un parachute de queue pour les atterrissages sur pistes courtes.

 

La dernière Caravelle, la Type 12, d’une longueur totale de 36,24 m et de 34,3 m d’envergure, a été construite à 12 exemplaires. Dotée de moteurs Pratt & Whitney JT8D-9 et d’un APU (en français : groupe auxiliaire de puissance, générateur produisant de l’énergie destinée à alimenter l’avion au sol) elle peut transporter 131 passagers avec une masse maximale au décollage de 58 tonnes sur

3200 kms. Elle peut voler jusqu’à 810 km/h en croisière à une altitude maximale 12 000 m. - ClémentB35

Petit historique de la compagnie Air Inter

Fondée le 12 novembre 1954, l’histoire de la compagnie Air Inter ne commence réellement qu’en 1960 avec le lancement de services réguliers suite à une décision du 23 février qui lui accorde le monopole du transport aérien en France métropolitaine. 

En 1963, la compagnie est dotée de 7 Vickers Viscount (moyen-courrier britannique quadrimoteur, apprécié pour son silence, son absence de vibrations et sa rapidité) sur ses lignes les plus fréquentées, et de 2 Vickers Viking (bimoteur dérivé du moyen bombardier Vickers Wellington) chargés des lignes moins remplies.

 

Pour l’anecdote, c’est sur une Caravelle d’Air Inter que le premier atterrissage "Phase III" avec une visibilité quasiment nulle à été réalisé, grâce au système « SUD-LEAR » (qui permet un toucher de roues avec 20 m de plafond et 200 m de visibilité horizontale). Ce vol embarquait 51 passagers et pour l'amiral Paul Hébrard, alors directeur de la compagnie, ce fut une « première mondiale ». En effet, encore à cette époque aucune compagnie n’avait été autorisée à effectuer un atterrissage dans de telles conditions de visibilité.

 

En 1986, le traité de Rome est modifié par l’Acte unique européen qui fixe l’achèvement du marché intérieur et implique "quatre libertés". Cela entrainera l’ouverture du ciel français, jusque là monopolisé par Air Inter, à la concurrence. Ainsi, la compagnie a estimé en 1995 à plus d’un million le nombre de clients perdus au profit de ses nouveaux rivaux (Air Liberté, AOM, TAT...). Elle avait, 25 ans plus tôt transporté 2,4 millions de passagers grâce à 200 vols quotidiens et 40 avions. Cette concurrence sera très dure pour Air Inter qui appliquera à partir du 6 juin 1995 une baisse de 100 F sur n’importe quel billet et n'importe quelle destination. Malheureusement, les compagnies adverses s’alignent sur ces nouveaux prix. Ainsi Air France Europe (renommé comme cela après le début de la fusion avec Air France) annonce un an plus tard la fermeture de 18 lignes en déficit, dans le but de réduire les pertes du groupe et de préparer l’ouverture de La Navette en libérant des avions. Ce service au départ de Paris Orly sera proposé à partir de novembre 1996 vers Toulouse et également Marseille, Nice et Bordeaux. Les liaisons sont effectuées à raison d’un vol toutes les heures en périodes creuses et toutes les demi-heures en heures de pointe, et ce, toute la journée. Le mois d’avril 1997 signera les derniers jours d’existence de la compagnie puisque c’est à ce moment là que la fusion avec le groupe Air France sera totale. - ClémentB35

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